vernissage jeudi 16 mai 2024 à partir de 18h

DISPROPORTION

III

Thomas Chapelon

 

C’est une question d’ordres et de dimensions. Ce qui est en place et ce qui n’est pas en place. L’usage intérieur et l’espace extérieur. Les moyens de transmissions. Les énergies le feu l’eau l’électricité les épingles, les larmes de plomb, les actions de forces. Comment ça tient, comment ça brûle, comment ça circule, comment ça lâche. Habitudes contenues dans des formes usuelles. L’ordre ordinaire démis. Comment on agit et les moyens qui nous agissent. Émotions interrogations de cette exposition, objets démesurés quotidiens qui contiennent les gestes et leur fonction. 

 

Gulliver entre dans un rapport d’expressions. 

Disproportion joue avec le tarot divinatoire marseillais. Chaque œuvre arbore son arcane. Munit de son objet usuel ou sacré elle tire le devenir de l’être humain. Un tâtonnement qui s’articule dans l’inlassable débat de la remise en “raisonnement” de l’être dans son intimité et sa capacité au dialogue citoyen : un temps sans hiérarchie, sans jugement. 

Cette utopie est réelle, matérialisée, par les œuvres gargantuesques de Isabelle Doblas-Coutaud, Isabelle Frings et Marc Gaillet. Elles appellent la nécessité, primaire ou première, du langage public qui rejoint une des trois activités humaines fondamentales décrites par Hannah Arendt, philosophe et politologue (1906-1975), dans son essai Condition de l’homme moderne (1958) : le travail, l’œuvre et l’action. L’action est la praxis où la communauté des citoyens dialoguent. Cet acte de la parole ayant le double caractère de l’égalité et de la distinction (1). Décrit comme une seconde naissance, le verbe nous insère dans le monde humain, notre présence corporelle révèle notre existence en tant qu’hommes. La praxis autorisant à chacun de prendre la parole, de participer aux co-décisions à les voter, d’en assumer des responsabilités et d’en exiger des autres(2). 

 

“ Car le monde n’est pas humain pour avoir été fait par des hommes, il ne devient pas humain parce que la voix humaine y raisonne, mais seulement lorsqu’il est devenu objet de dialogue.”

Hannah Arendt, Vies politiques (1974)(3).

 

1 et 2 -ARENDT Hannah Condition de l’homme moderne, traduit par Georges Fradier, première parution en 1957, édition Pocket Paris, édition de 2002, 416 pages. pages 234 et 235

3-ARENDT Hannah Vies politiques, traduit de l'anglais et de l'allemand par Éric AddaJacques BontempsBarbara CassinDidier DonAlbert KohnPatrick Lévy et Agnès Oppenheimer-Faure Gallimard Paris, première parution 1974, édition de 1986, pages.( extrait document pédagogique Centre Ponpidou)

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